En direct de Ouarzazate (2) : Azalay

Publié le par province Ouarzazate

Un carrefour musical et amical entre Maroc et Afrique noire

Pendant 3 jours, du 20 au 22 octobre derniers, Ouarzazate, d'habitude ville plutôt calme, (son nom signifie en berbère “ la ville sans bruit ”), a vibré aux rythmes de la musique noire, grâce au premier festival international Azalay des musiques africaines.

Plein soleil pour le jour de l'inauguration. Tandis qu'à la kasbah de Taourirt on s'activait pour terminer de monter la scène principale, qui devait accueillir des vedettes aussi prestigieuses que le Sénégalais Ismaël Lö, le Cap-verdien Mo Kalamity ou le "rasta" Alpha Blondy, le parvis du Palais des Congrès bruissait des couleurs, des musiques et des langues de l'Afrique noire. Outre la musique, le savoir-faire était aussi invité, avec de nombreux stands exposant les produits locaux des pays participants : artisanat, art culinaire et autres découvertes de terroirs venus souvent de loin. C'est tout un continent qui était présent, à travers sa diversité et sa richesse culturelle. 

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M. Abdeslam Berkate, gouverneur, saluant une délégation de "beautés noires"...

Ce que n'a pas manqué de souligner le gouverneur de la province de Ouarzazate, Abdeslam Berkate, après avoir salué les superbes jeunes filles représentant les pays invités : " Cet évènement est l'occasion de montrer aux pays frères d'Afrique que le Maroc restera attaché à ses racines africaines et engagé pour la promotion de la culture et de la civilisation de notre continent ". A travers la musique, ce premier festival Azalay s'est voulu un pont amical et fraternel entre le Maghreb en général - et le Maroc en particulier - et le continent noir. Ainsi qu'un hommage à un art musical aussi riche qu'ancestral. Si l'on a dansé et chanté sur des rythmes effrenés et endiablés, ce fut pour prouver que l'Afrique est à la fois une et diverse. A l'image de ces tentes berbères où les tapis marocains côtoyaient les masques africains.

Alain DUTASTA.


Une première édition réussie, donc. La star du festival, Alpha Blondy, serait déjà en train de préparer une chanson pour Ouarzazate, c'est dire...

Azalay, ces routes de sel qu’empruntaient autrefois les caravanes sont devenues aujourd’hui des routes de fête. Une fête née de musique, de chant, de partage et de dialogue. Azalay, ce fut l’Afrique en fête, Ouarzazate en transe. Trois jours durant, la capitale du cinéma est devenue celle de la musique africaine. En accueillant la première édition du festival Azalay, Ouarzazate a acquis un nouveau titre et une nouvelle notoriété, celle d’une scène pour les grandes voix africaines mais aussi un tremplin pour les jeunes talents.

Azalay - Ismaël Lo (2)Ismaël Lö a mis le feu aux poudres ! 

 En effet, du 20 au 22 octobre, Ouarzazate et son public ont vu défiler le meilleur de la musique d’ici et d’ailleurs. Un dialogue riche et précieux s’est tissé entre le Maroc et les autres pays du continent. En notes, en chants, en percussions… Azalay a raconté la richesse de la musique africaine, son authenticité et surtout sa variété. Du Maroc, du Congo, du Sénégal, de Madagascar, du Cap Vert… chacun son origine, son inspiration, son style, ils ont tous chanté pour l’Afrique, sa prospérité et son bonheur.

Le public a su apprécier la palette variée minutieusement concoctée par les organisateurs qui ont réussi à répondre à tous les goûts. Des artistes locaux aux stars internationales en passant par les groupes de Marrakech, d’Agadir et de Meknès…
La direction artistique a réussi le pari en mettant le feu sur scène pendant trois soirées successives. « Le public nous a suivi dans le festival et les chiffres affichés sont très satisfaisants. Le nombre est estimé à 15 000 spectateurs le premier jour, puis 20 000 le deuxième et finalement 25 000 le troisième », a souligné Jamal Atef, directeur du festival d’Azalay.

Azalay sur scèneLes artistes marocains n'ont pas été oubliés.

Les spectateurs d’Ouarzazate ont ainsi surpris par leur esprit de mélomane puisqu’ils ont su écouter les artistes venus de l’étranger. Certains chantaient en chœur avec Ismaël Lö et d'autres avec Alpha Blondy. Certaines formations, moins connues, ont également su séduire les spectateurs. On cite entre autres Mo Kalamity, Tsingy, Jungle Fusion. Grands amoureux de la chanson urbaine marocaine, les jeunes ont affiché leur engouement pour la fusion des Rways avec la World Music de Ali Fayek, pour le Rap vert et rouge des H Kayne et le Rap traditionnel des Fnaire. Les trois groupes ont enflammé le public en lui interprétant le meilleur de leurs répertoires. 

Azalay - Ismaël Lo (1)Des soirées qui resteront dans le coeur des Ouarzazis.

 Les artistes représentant la région ont aussi eu leur mot à dire. Certains ont même parfois volé la vedette aux têtes d’affiche. Très appréciés, Mouloud Meskaoui d’Errachidia, Rokba de Zagora, Gnaoua d’Ouarzazate ont été à leur tour des stars du festival. « Mamma Africa » de Mouloud Meskaoui, « Lalla Menana » de Fnaire, « Aissawa Style », les chants spirituels de Mahmoud Guinea… résonneront à longtemps devant la kasbah de Taourirt et les spectateurs n’oublieront pas ces grands moments de joie. « C’est triste de voir la scène démontée et le public séparé. Je reste nostalgique de ce festival qui a créé une très belle ambiance dans la ville. Cependant, j’attends impatiemment la prochaine édition », a simplement déclaré, avec une note optimiste, une festivalière...

 

Jamal Atef , directeur d’Azalay : 

 « Les retombées économiques du festival sont indéniables »

• Quel premier bilan pouvez-vous dresser de la première édition d’Azalay ?

Les retombées sont très positives. Nous avons réussi le pari. Nous avons pu monter le festival en un temps record, eu une belle affiche variée et le déroulement du festival a été également très bon. Nous pouvons actuellement dire qu’Azalay est désormais un festival inscrit sur le calendrier, au même titre que les autres festivals nationaux et internationaux qu’on connaît. Nous avons démontré que le festival a eu de bons échos. Cela a fait travailler énormément de gens et les retombées économiques sont indéniables. Un dirham investi en rapporte 5 fois plus, même indirectement.

• Avez-vous le projet d’une seconde édition ? Et avez-vous déjà des idées pour cela ?

Oui, évidemment que nous pensons déjà à une seconde édition. Je pense que le succès de cette première édition poussera les sponsors à nous suivre et, selon les moyens, nous essayerons de programmer plus de groupes internationaux, en intégrant les groupes nationaux bien sûr. Nous développerons également une coopération avec les services culturels des ambassades africaines au Maroc, ainsi qu’avec le marché artisanal. Nous pensons déjà à faire des résidences artistiques et à prévoir plus de scènes.

• Alpha Blondy a annoncé une chanson pour Ouarzazate. Où en est ce projet ?

C’est vrai. Alpha Blondy a déjà commencé l’écriture de la chanson et, en principe, celle-ci figurera dans son prochain album. Alpha Blondy défend ce festival et il se considère comme son parrain. Il le défend et le présente à l’étranger. Et c’est bénéfique pour nous.


 

 






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