Amis de Ouarzazate

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SOLIDARITE ET AUTHENTICITE

En un temps où la grisaille et le mauvais vent d’hiver font oublier le soleil brûlant et le ciel immaculé du sud marocain, le Club des Amis de Ouarzazate s’est réuni pour un week-end dans le cadre de l’hôtel Mercure, à Joué-lès-Tours. Pas seulement pour se remémorer les souvenirs d’une nuit de bivouac ou d’une randonnée dans les dunes, mais avant tout pour se rappeler qu’il est l’initiateur d’un tourisme « solidaire et équitable », dans une région où encore trop de vacanciers s’imaginent qu’il n’est bon que d’Agadir pour la mer et de Marrakech pour la frime.

Fort, actuellement, de quelque cent dix adhérents, le Club s’efforce de promouvoir, dans ce grand sud, où l’aridité le dispute aux palmiers, ce qui fait la richesse humaine et patrimoniale de ce Maroc parfois oublié des autorités alors qu’il est sans doute celui qui offre le plus d’authenticité.  C’est ce qu’ont souligné sa présidente, Evelyne Bulliard, et son fondateur, Gérard Bocage, au cours de l’assemblée générale où divers sujets furent passés en revue.

La soirée a débuté par l'assemblée générale du Club présidée par Evelyne Bulliard.

Qui sait, par exemple, qu’au pied de l’Atlas, on trouve des vents « porteurs » qui permettent de réaliser des prouesses en planeur ? Seule ombre au tableau : le manque de terrains « de secours » aux environs en cas d’urgence. Ce qui n’empêche pas certains champions de venir – du monde entier – pratiquer le vol à voile. Pour rester dans les airs, un projet de raid en ULM est à l’étude pour 2011.

Pour revenir sur terre, la fameuse huile d’argan est un peu la « mine d’or » du sud Maroc. A travers ses « Tendances d’Orient », le Club fait travailler treize coopératives – souvent tenues par des femmes. Là encore, l’authenticité ne fait pas toujours recette : comment lutter contre une concurrence qui propose des produits plus ou moins « frelatés » et auxquels on donne le nom usurpé de « bio » ?

En ce qui concerne le tourisme proprement dit, un catalogue a été préparé et édité par Annie Guillo, proposant des circuits « sur mesure » et concoctés avec des petites structures familiales locales.  Loin des masses envahissantes et bruyantes, seul, à deux ou entre amis, partir à la découverte des femmes et des hommes qui vivent là, qui vous reçoivent avec l’hospitalité légendaire des Berbères, et qui sont fiers de vous faire découvrir une kasbah oubliée ou un torrent propice à faire trempette.

Le bureau du Club des Amis de Ouarzazate au grand complet (sauf le photographe...).

Pour se faire mieux connaître, le Club a désormais un site internet : www.province-ouarzazate.com et participe à des manifestations grand public. Ainsi du rassemblement  Africa à Mettray, qui a vu passer, au printemps dernier, plus de 5.000 visiteurs. Une tente berbère et deux dromadaires firent, entre autre, l’attraction ! Ce dont il a besoin ? Que chacun puisse donner un peu plus de son temps : il y a des associations à soutenir, des familles à aider, des enfants à alphabétiser, des actions à parrainer…

 

Evelyne Bulliard et Gérard Bocage en pleine discussion avec Sophie Auconie.

Ce week-end marocain a eu, par ailleurs, le plaisir d’accueillir deux « amis » de qualité : Sophie Auconie, députée (tourangelle) européenne, et Patrick Bauer, initiateur du fameux Marathon des sables – un défi à hauteur d’homme – et fondateur, avec son épouse Marie, de Solidarité Marathon des Sables : courir sous le « cagnard » pour une bonne cause.  C’est au pied de la dune que se mesurent l’audace, le courage et la solidarité…

Alain DUTASTA.