Vents contraires pour Solar Impulse

Publié le par province Ouarzazate

Solar Impulse contraint de faire demi-tour vers Rabat

 L'avion solaire Solar Impulse, qui effectuait comme prévu, ce mercredi 13 juin, un vol sans carburant entre Rabat et Ouarzazate (Sud-Maroc), a dû faire faire demi-tour à mi-chemin "à cause de vents imprévus", ont indiqué les responsables du vol. La libellule géante est donc revenue en fin de soirée à son point de départ. Dommage...

"Le directeur de la mission a décidé que l'avion retournait à Rabat (...) l'appareil et son pilote ne sont pas en danger, mais le vent empêche la progression de Solar Impulse vers sa destination finale", a précisé le site internet qui permet de suivre, de façon spectaculaire, le vol en direct. 

"L'équipe travaille sur un nouvel itinéraire", est-il précisé, sans aucune précision de date, actuellement, pour une nouvelle tentative.

Solar Impulse - Rabat (3)

Au moment de quitter Rabat, André Borschberg (dans son cockpit) et son collègue Bertrand Piccard (au second plan) étaient optimistes pour ce vol vers Ouarzazate. 

Piloté par le Suisse André Borschberg, co-fondateur du projet, l'avion avait décollé de Rabat ce mercredi à 07H07 GMT et était attendu peu après minuit à Ouarzazate, au bout de plus de 16 heures de vol, dans des conditions climatiques difficiles en raison de l'atmosphère désertique. Selon un technicien de la mission, "des turbulences et un vent qui s'est mis à souffler deux fois plus fort" ont été à l'origine de la décision de ramener l'avion sur Rabat.

"Turbulences et vents imprévus"

"André va bien (..) il savait que ce vol était délicat", a ajouté ce responsable, précisant que l'appareil était attendu dans la nuit à Rabat. Sachant que le pilote dispose d'un parachute dans son minuscule cockpit...au cas où. La décision de faire demi-tour est intervenue après huit heures et demie de vol, alors que l'appareil se dirigeait de Casablanca (100 km au sud de Rabat) vers Marrakech, au pied de l'Atlas, dans le Sud du Maroc, avant de continuer sur Ouarzazate, sa destination finale à environ 550 km par la route de Rabat.

Avant même le départ les organisateurs, Solar Impulse et l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen), avaient prévenu que ce vol serait "certainement le plus difficile que l'avion ait jamais effectué en raison de la nature aride et chaude du climat ainsi que de la proximité avec le massif montageux de l'Atlas", haut de plus de 3.000 mètres.

Solar Impulse -Rabat (1)

Les derniers préparatifs avant le décollage sur la piste de l'aéroport de Rabat-Salé le mercredi matin à l'aube. 

Le président de Masen, Mustapha Bakkoury, a quant à lui déclaré après le décollage: "cette étape est la plus symbolique, la plus passionnante et la plus difficile, l'avion devant survoler la chaîne montagneuse de l'Atlas avec des risques de vents imprévisibles". A Ouarzazate même, une ville aride s'il en est, "il fait très chaud et le vent souffle fort", avait indiqué un journaliste de l'AFP (Agence France Presse) sur place.

Jusqu'au milieu de son voyage tout semblait pourtant bien se dérouler pour André Borschberg. Vers 10H00 GMT, le pilote qui volait à 3.000 mètres d'altitude au dessus de l'Atlantique, à proximité de Casablanca, avait indiqué par téléphone à l'AFP que tout allait "très, très bien".

La plus grande centrale solaire du monde

Cette tentative de vol était couplée avec la présentation, le vendredi 15 juin, dans la région de Ouarzazate, par les responsables de Masen, d'une centrale solaire d'une capacité de 160 MW et avec l'objectif de porter cette capacité d'ici 2015 à environ 500 MW, ce qui devrait en faire la plus importante du monde.

Solar Impulse -Rabat (4)

Avec les encouragements de Bertrand Piccard, le Solar Impulse s'envole de Rabat en direction de Ouarzazate dans le soleil levant...mais c'était sans compter avec les vents contraires.

Le Maroc, qui importe la quasi-totalité de son énergie de l'étranger, ambitionne de développer ses capacités d'énergies renouvelables grâce à ses côtes maritimes et à son ensoleillement exceptionnel. Le royaume devrait ainsi produire à terme quelque 2000 MW d'énergies renouvelables, pour moitié éolienne et moitié solaire, réduisant ainsi nettement sa lourde facture pétrolière. C'est d'ailleurs dans cette perspective que la société de Solar Impulse avait choisi le Maroc pour sa première traversée intercontinentale, de la Suisse vers l'Afrique du nord.

Solar Impulse avait décollé le 24 mai dernier de Payerne (Suisse) pour Madrid (Espagne), première étape de son premier vol intercontinental vers le Maroc, avec une deuxième étape à Rabat avant de s'envoler pour Ouarzazate... Espérons que l'avion solaire y parviendra rapidement. Avant de se lancer dans un tour du monde prévu en 2014.

(Source : AFP)

Publié dans Evènements

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article