Najat Belkacem, l'exemple d'une intégration réussie

D'un village du Rif au ministère français des Droits de la femme

La Franco-marocaine, Najat Belkacem, a été nommée ministre des Droits de la femme et porte-parole du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Du village de Béni Chiker, dans la province de Nador où elle est née, à son accès au gouvernement français, retour sur le parcours de cette enfant du Rif qui fait la une de la presse marocaine.

Trente ans après avoir quitté son petit village de Béni Chiker (Nador) pour rejoindre son père, ouvrier immigré en France, et après dix ans de militantisme au Parti socialiste et de mandats locaux, la Franco-marocaine Najat Vallaud-Belkacem est propulsée au devant de la scène politique française, après son entrée dans le gouvernement du nouveau président, François Hollande. Elle est la ministre des Droits de la femme et porte-parole du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Elle se retrouve, à 34 ans, et vierge de toute expérience gouvernementale, première membre d'un gouvernement français, née au Maroc, de parents tous deux marocains, et qui a attendu sa majorité pour prendre la nationalité française. A contrario, Rachida Dati, l'ancienne ministre de la Justice de l'ex-président Sarkozy, à laquelle elle refuse qu'on la compare, ce qui est bien normal, était, elle, de parents maroco-algériens et née en France...

Najat et le CCME

Celle qui a toujours refusé d'être enfermée dans le carcan de fille d'immigrés ou "d'arabe de service" pour les partis politiques français, a toujours été aussi au service de son pays d’origine. A titre de bénévole, elle a toujours mis son expertise et ses réseaux en faveur du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) où elle siégea depuis sa création en 2007 jusqu'au mois de décembre 2011, date à laquelle elle quitta le Conseil pour se vouer entièrement au service du candidat François Hollande à l'élection présidentielle française.

La désormais ministre française des Droits de la femme est une fille de maçon immigré en France, qui a réussi de brillantes études à Sciences Po Paris. Mais tout a commencé à Amiens où elle a fait une scolarité brillante qui lui a ouvert la porte des grandes écoles. Elle a tenté une entrée en vain, à deux reprises, à l'ENA, "l'école-fabrique" des élites françaises.

A Sciences Po, elle rencontre son mari, Boris Vallaud, avec lequel elle aura des jumeaux, et fait la connaissance de Caroline Collomb, l'épouse du maire socialiste de Lyon. Cette rencontre lui permet d'obtenir en 2003 un poste dans le cabinet de ce maire-sénateur et grande figure du PS, auprès duquel elle attrape le virus de la politique.

En 10 ans, son ascension sera fulgurante au sein du PS où elle décroche le poste de secrétaire national de l'égalité hommes-femmes et de la bioéthique. Elle devient, tour à tour, conseillère régionale, puis adjointe au maire de Lyon. Seule contrariété, elle n'arrive pas se faire élire députée, dans une circonscription fortement ancrée à droite. En 2007 elle est élue "Lyonnaise de l'année" en compagnie du footballeur Karim Benzéma...

Puis elle rencontre Ségolène Royal, candidate malheureuse à l'élection présidentielle en 2007, qui en avait fait sa porte-parole. Elle restera fidèle à Ségolène Royal jusqu'au choix, par la primaire socialiste, du candidat François Hollande. Elle devient alors la porte-parole du futur président de la France qui en a fait sa ministre des Droits de la femme et la porte-parole de son gouvernement. La presse marocaine lui a consacré d'élogieux articles en tant que bel exemple d'une intégration réussie...

(Source : Aufait Maroc avec MAP)