Tous pour un tunnel au Tichka

Publié le par province Ouarzazate

LES RÉSEAUX ASSOCIATIFS DU DRAÂ-TAFILALET EN "MEETING-PLAIDOYER" A OUARZAZATE

Le drame survenu le 3 septembre 2012 sur la route de Tizi N’Tichka (42 morts dans un seul bus reliant Zagora à Marrakech) a été la dernière goutte qui fait aujourd'hui déborder le vase. Le célèbre col et les dizaines de kilomètres escarpés de cette route tuent depuis (trop) longtemps. Les réseaux associatifs de Ouarzazate, Errachidia, Zagora et Tinghir, soit la région proposée Draâ-Tafilalet, veulent mettre fin à cet état de fait qui frise la punition collective. Un "meeting-plaidoyer" sera ainsi organisé le 22 septembre prochain, au Palais des congrès à Ouarzazate, en présence de 300 personnes attendues, soit toutes les composantes de la société du Sud-Est marocain confondues.  Le thème est sans ambages : « Tous pour un tunnel au Tichka ». 

Col du Tichka (1)

La route N°9 est sans doute la plus spectaculaire du Maroc, mais aussi la plus dangereuse et un véritable obstacle au développement de la région de Ouarzazate.

Initiée en partenariat avec la commission régionale du CNDH, et le conseil municipal de Ouarzazate, cette rencontre sera ainsi une occasion pour alerter le gouvernement qu’il n’est plus  supportable ni admissible de reporter le projet de construction d’un tunnel au niveau du col de Tichka, situé sur la route N° 9 reliant Ouarzazate à Marrakech. Le meeting du 22 septembre sera, selon les réseaux associatifs, une énième occasion pour clamer et réclamer haut et fort cette volonté populaire et institutionnelle locale et régionale de passer à l’acte et de donner confiance aux citoyens du Sud-Est et en la sincérité des discours sur le développement de la région. 

Plusieurs régions pâtissent de cet état désolant, dont Tinghir, Kelâat Mgouna, Boumaln Dadès, Tagounit, Mhamid, Zagora, Agdz et Tata... « bref, tout le Maroc oublié, et dont on ne se rappelle qu’aux temps des catastrophes », commente Mohamed Oulahcen, du Réseau associatif de Zagora pour la démocratie et le développement (RAZDED). Il s’agit bel et bien d’une dette historique, envers une région qui a longtemps été marginalisée et a constitué plutôt une zone pour des centres de détention et un lieu d’exil pour indisciplinés de tous les secteurs ! Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de réhabiliter les gens et la terre dans leurs droits les plus indéniables.

Col du Tichka (2)

Le passage le plus haut du Maroc peut être considéré comme une attraction touristique, mais être également vu comme un frein pour le bien-être d'une population marginalisée depuis trop longtemps.

Déjà, des efforts dans ce sens ont commencé en 1974 à la faveur d'une étude de faisabilité élaborée à cet effet. Une étude technique et financière a eu lieu en 1996, à l'initiative du département de l'Equipement de Ouarzazate. Mais toutes les deux n'ont pas eu de suite jusqu'à présent. Une troisième a été initiée il y a quelques années par la région Souss-Massa-Drâa, toujours en suspens. Les acteurs socioéconomiques et associatifs de la région n'entendent pourtant pas lâcher prise. Les mêmes études prévoient la liaison par tunnel entre Asgaour et Tagadirt. Si les experts du département de l’Equipement estiment que le coût est élevé, la réponse immédiate est qu’il s’agit d’un droit et non d’un privilège à considérer sous l’angle des revenus économiques. 

Aussi grand que soit le coût financier, la mise en œuvre de cet ouvrage est pourtant vitale. Si l’on compare les chiffres avancés aux importants dommages socioéconomiques provoqués chaque année par les fréquentes coupures de la route nationale N° 9 lors des saisons enneigées, aux accidents et drames fréquents, au sentiment d’enclavement dont les effets psychologiques sur les populations locales sont à prendre en considération, l’on saura sans doute que le projet est une nécessité  absolue.

(Source : Libération)

Publié dans Environnement

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